10/04/2025 - Morning Mood
Historique ! Trump suspend ses droits de douane (sauf la chine)
Ce jeudi 10 avril au petit matin, alors que la majorité dort encore et que les oiseaux commencent à chanter, une nouvelle résonne dans les milieux économiques comme un coup de tonnerre : Donald Trump suspend ses droits de douane pour une grande partie des partenaires commerciaux des États-Unis… sauf pour la Chine. Une volte-face spectaculaire, qui réanime les marchés et fait souffler un vent de soulagement sur les places financières mondiales. Mais ce geste est-il le signe d’un apaisement durable ou simplement une pause stratégique dans un conflit commercial plus large ?
Un tournant aux allures de stratégie calculée
La suspension des droits de douane pendant 90 jours ressemble moins à une main tendue qu’à une pause bien orchestrée. Trump, coutumier des coups d’éclat, semble écouter (en partie) ses conseillers, conscients que l’économie américaine ne peut pas éternellement jouer avec le feu protectionniste. Cette décision ne concerne pas la Chine, cible privilégiée de la guerre commerciale depuis des années. Rien d’étonnant pour qui suit l’approche frontale et parfois revancharde de l’ancien président envers Pékin.
Mais cette suspension, même partielle, crée un "ouf" de soulagement palpable sur les marchés. En l’espace de quelques heures, des hausses de 9 % ont été observées sur certains indices. Le CAC 40, par exemple, a bondi jusqu’à 6 830 points, dépassant des résistances techniques clés. Cette explosion traduit l’effet psychologique puissant de la nouvelle : ce n’est pas encore la paix, mais on sort, temporairement, de l’état d’urgence.
Faut-il y voir la fin des tensions commerciales ? Probablement pas.
Il serait naïf de croire que cette suspension est synonyme de trêve durable. La Chine reste dans le viseur, et la rhétorique guerrière de Trump ne laisse que peu de place au compromis. Il est plus juste de parler d’un "ravitaillement" dans un marathon économique : une étape stratégique, pas une ligne d’arrivée.
Cela n’empêche pas certains investisseurs de célébrer leurs performances — et à juste titre. Lorsqu’on atteint ses objectifs sur des positions swing avec +9 % de variation en une seule journée, il y a matière à être reconnaissant. Mais cette gratitude ne doit pas conduire à l’euphorie. Car la volatilité n’est pas terminée. Elle pourrait même s’amplifier si cette suspension temporaire ne débouche sur aucune solution durable.
Un rappel : les marchés ne pardonnent pas l’émotivité
Ce qui ressort aussi de cette situation, c’est la nécessité de discipline. Dans la gestion active, la préparation est essentielle. Il ne s’agit pas de courir après chaque mouvement, ni de réagir avec impulsivité au moindre tweet ou à la dernière nouvelle. Il faut une stratégie claire, des objectifs définis, et surtout une capacité à ne pas céder à l’émotion — ni dans la peur, ni dans l’euphorie.
Ceux qui réussissent sur les marchés ne sont pas ceux qui ont toujours raison, mais ceux qui acceptent de se tromper, qui analysent leurs erreurs et ajustent leur approche. Le danger, ce n’est pas de se tromper, c’est de rester figé, paralysé par l’échec ou grisé par le succès.
Conclusion : une pause, pas une victoire
Trump a donné au marché une respiration. C’est à chacun de choisir comment utiliser ce souffle. Pour certains, ce sera l’occasion de prendre des bénéfices ; pour d’autres, un moment pour renforcer leurs positions. Mais une chose est sûre : le marathon commercial entre les États-Unis et la Chine n’est pas terminé. Il faut rester lucide, prêt, et surtout, aligné avec ses objectifs de long terme.
Xavier Fenaux