30/05/2025 - Morning Mood
Bourse : Ajoutons de l'incertitude à l'incertitude
Salut à tous. Nous sommes le vendredi 30 mai, en plein cœur du pont de l’Ascension. Un de ces jours où l’on sent que le pays tourne au ralenti, sauf pour certains – comme moi – qui restent sur le pont. C’est une occasion parfaite pour faire un point à tête reposée.
Avant d’entrer dans le dur du sujet, je veux vous remercier pour tous les messages que vous m’envoyez. Cela me touche beaucoup, et cela me donne aussi matière à réflexion pour la suite. Ces échanges sont précieux, parce qu’ils montrent qu’il y a une vraie attente, un vrai dialogue autour de ce que je partage chaque jour.
Pour être tout à fait franc avec vous, je sens que je commence à fatiguer. Je tire un peu sur la corde. Et le fait de m’en rendre compte, de le verbaliser ici, c’est déjà une façon de reprendre la main. C’est pourquoi ce matin, j’ai décidé de m’offrir une coupure : une sortie trail de deux bonnes heures. Rien de tel pour oxygéner le corps et l’esprit, faire le vide et mieux revenir ensuite. On ne recharge pas ses batteries en restant vissé à son écran.
Une pause bien méritée, un esprit plus clair
Cette sortie, ce n’est pas un caprice. C’est une nécessité. Quand on est constamment sollicité, pris dans la tension des marchés, des publications, des analyses et des échéances, il faut savoir s’extraire du flux. Une longue sortie en nature, c’est le meilleur moyen pour moi de retrouver une forme de clarté. J’en reviens plus aligné, plus lucide.
Et cette lucidité, je vais la mettre à profit tout de suite, en vous partageant mon analyse du moment.
Retour sur Nvidia : une publication qui rassure sans exciter
Revenons à Nvidia. La publication des résultats était très attendue. Elle n’a pas déçu, sans pour autant créer un raz-de-marée haussier. Le marché a salué les chiffres avec un joli +4 % en séance, ce qui est positif, mais pas euphorique.
Ce qui est intéressant ici, ce n’est pas tant le chiffre brut que la manière dont le marché l’a accueilli. On voit que les investisseurs veulent encore croire au potentiel de la tech, surtout quand elle est bien gérée, avec une vision claire et des résultats solides trimestre après trimestre. Nvidia continue de jouer ce rôle de locomotive.
États-Unis : le PIB en demi-teinte et la stratégie du « moins pire »
Dans un autre registre, la deuxième estimation du PIB américain est tombée. Le chiffre, revu légèrement à la hausse, passe de -0,3 % à -0,2 %. Ce n’est toujours pas bon. Mais dans le climat actuel, où l’on cherche désespérément des raisons de rester optimiste, « moins mauvais » peut suffire à maintenir les marchés en lévitation.
C’est le syndrome du verre à moitié plein. Certains analystes y voient une forme de résilience. D’autres, comme moi, préfèrent rester prudents. On est clairement sur un fil : entre espoirs de soft landing et risques de rechute, tout peut basculer très vite.
Le PCE en embuscade : l’ombre de l’inflation
L’événement clé de ce vendredi, c’est la publication de l’indice PCE, l’un des indicateurs préférés de la Fed pour suivre l’évolution des prix à la consommation. Il va être déterminant.
Si l’inflation reste élevée, la Fed n’aura pas d’autre choix que de maintenir une politique monétaire stricte, ce qui pourrait freiner davantage la croissance et alimenter les craintes de récession. En revanche, si le PCE montre un signe d’accalmie, les marchés pourraient respirer un peu.
Ce type de publication est devenu un vrai tournant stratégique. Il influence non seulement la trajectoire des taux, mais aussi le moral des investisseurs.
Marchés en attente : ni euphorie, ni panique
Dans ce contexte, les marchés font preuve d’un étonnant sang-froid. Pas de rallye, pas de krach non plus. Les indices boursiers évoluent dans des marges étroites. Les volumes sont réduits, les positions prudentes.
Le dollar reste fort. L’euro-dollar approche une zone technique importante, qui pourrait servir de pivot dans les prochaines séances. On est dans une phase d’observation. Et cette phase peut durer, surtout avec l’absence de catalyseurs clairs.
Quant aux matières premières, elles sont globalement à l’arrêt. L’or, en particulier, reste coincé entre deux niveaux clés. Il attend. Comme tout le monde.
Conclusion : écouter les signaux faibles
Ce que je retiens de cette semaine, c’est qu’il faut savoir écouter les signaux faibles. Le marché ne donne pas de direction claire, mais il envoie des messages. Des signaux d’essoufflement, d’attentisme, de fragilité.
Dans ce genre d’environnement, la meilleure stratégie, c’est parfois de ne pas forcer les choses. Attendre, observer, se préserver.
C’est ce que je fais aujourd’hui. Et c’est peut-être ce que les marchés font aussi.