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10/12/2018 - Général

Bear market « on » ?

La guerre commerciale entre la Chine et les Etats-Unis s’enlise même si une très de 90 jours a été conclue pour que les fêtes de fin d’année puissent se dérouler sans crise majeure. Mais en attendant, les révisions à la baisse des prévisions pour les trimestres à venir, les mauvais chiffres macroéconomiques dernièrement publiés et finalement, l’absence de catalyseur haussier, justifient à eux seuls le manque d’engouement acheteur sur les marchés. Même pire, nous sommes à la frontière d’un Bear Market !

Définition d’un Bear Market

Avant de crier au loup (ou plutôt à l’ours), entendons-nous sur la définition d’un « Bear Market ».

Il s’agit en français, d’un marché baissier … à condition qu’on soit d’accord sur l’unité de temps dont on parle.

Un « Bear market » est une tendance baissière au moins à moyen terme, voire à long terme, déterminée donc par des plus bas, de plus en plus bas, et des plus hauts, de plus en plus bas.

Ensuite, pour être « sûr » que ce soit le cas, les moyennes mobiles , plus particulièrement celle à 50 périodes (tracée en rouge sur mes graphiques) nous aide à déterminer ou confirmer la tendance sur l’unité de temps que j’estime être la plus appropriée, c’est-à-dire la donnée mensuelle où une bougie est égale à un mois de cotation. Il faut également que cette moyenne mobile à 50 périodes soit baissière (et donc que les cours soient en-dessous de cette MM50).

Enfin, plus technique, j’estime qu’une tendance neutre doit être identifiée avant le passage d’une tendance haussière à baissière. Et nous verrons justement que cette neutralité de tendance, ou en range, est déterminée par l’absence de direction franche (haussière ou baissière) pendant une période prolongée.

En effet, une tendance haussière ne passe pas à baissière (et vice versa) par une simple rupture de support (ou de résistance dans le cas opposé).

BEAR MARKET « ON » sur les marchés européens ?

Pour commencer, prenons le cas de l’indice allemand DAX qui est en tendance haussière depuis 2009, matérialisée par cette oblique ascendante en bleu en données mensuelles. Elle a soutenu les cours depuis des années, tout autant que la MM50 mensuelle tracée en rouge. Toutes deux ont cédé le mois dernier tout en indiquant au travers de la dernière bougie, d’un fort flux baissier qui s’est installé et qui visiblement, n’est pas un élément très optimiste pour la suite.

La tendance précédente sur l’indice DAX était neutre depuis des mois entre 13500 et 12 000 points depuis que la MM20 mensuelle a été enfoncée (en marron) avec plusieurs réussite à tenir la borne basse de ce range interminable. Et finalement, une première sortie par le bas a eu lieu, pour rallier la MM50 et l’oblique bleu, garantes de la tendance haussière.

Sur le DAX, la tendance est donc passée de haussière à neutre, puis la rupture des 11 000 points ne présage rien de bon pour la suite avec technique comme cible théorique (et assez simpliste) : les 9175 pts. C’est le prochain support horizontal mensuel déterminé par les plus bas entre 2014 et 2016.

Quant au CAC40, qui n’est comparable à aucun autre indice car calculé différent, la situation est relativement similaire. J’ai décidé, pour pouvoir le comparer à l’indice DAX, de détailler le CAC40 GR, qui prend en compte la réintégration des dividendes. Le CAC40 qu’on a l’habitude de Trader ou d’analyser, est actuellement autour de 4800 pts.

On remarquera là aussi, sur le CAC40 GR, un canal ascendant avec une oblique de soutien coïncidant avec la MM50 mensuelle. A-t-elle était rompue ? Non, aucune des deux. Et tant qu’elles ne cèderont pas, la tendance de fond restera haussière.

Sauf que, je l’accorde, la rupture de la zone des 13000 pts environ, qui avait donné lieu à la mise en place d’une phase de range depuis un an et demi, dégrade la dynamique. Sauf qu’en théorie, tant que les 12 300 pts ne cèdent pas, on ne peut pas parler de tendance baissière, sauf bien évidemment sur les unités de temps plus courtes, sous le Weekly.

D’ailleurs, voici pour infirmation la tendance Weekly sur le CAC GR, qui est en effet passée à baissière depuis la rupture des 13000 pts environ, avec une phase de range longue, sous la MM50 Weekly qui commence à passer baissière. Tant qu’on restera sous 12900 pts, elle le restera.

BEAR MARKET « ON » à Wall Street ?

Autant mettre fin suspens tout de suite, la réponse est NON.

Prenons l’exemple du S&P500 en données mensuelles qui reste dans son canal ascendant vieux de presque 10 ans. Aucune rupture de la borne basse à l’horizon même si certes, le premier support des 2600 pts, particulièrement solide depuis l’année dernière, semble fragile. Sous ce dernier, alors la MM20 mensuelle (en marron), sera enfoncée, sonnant le glas de la tendance haussière à long terme.

Mais quand le terme de Bear Market pourra être évoqué sur le S&P500 ?

J’estime que ce sera en cas de rupture de la MM50 mensuelle qui passerait alors baissière. Dans le même temps, le canal ascendant n’aura plus lieu d’être et l’on pourra à ce moment très certainement, tracer un canal baissier en données mensuelles.

Et si nous prenons l’indice Dow Jones, même situation avec une invalidation de tendance haussière bien plus éloignée que son homologue.

BEAR MARKET à venir ?

Attention, ces indications ne signifient pas qu’il faut continuer à privilégier les achats et que les probabilités de continuer à monter sont plus importantes que celles de baisser. Mais on ne peut pas évoquer le terme de « BearMarket si l’on prend un peu de recul sur les tendances.

Si l’on regarde à nouveau le graphique du Dow Jones, on voit très bien la formation d’un Double Top potentiel, avec une ligne de cou à 24000 pts environ la rupture nous indique en théorie, selon l’analyse technique, un retournement de tendance durable.

On voit également que les indices ne sont pas identiques dans leur configuration avec des surperformances et sousperformance, des réactions différentes vis-à-vis des news … et cela semble logique car chacun réagit en fonction de sa zone géographique, de sa banque centrale, de la compétitivité de sa monnaie … bref, pour faire simple, de la confiance des investisseurs à investir dans les entreprises de la zone en question. Et malgré les tensions sino-américaines, la surperformance reste clairement du coté de Wall Street.

Pour conclure, l’indice DAX est passé en tendance baissière en données mensuelles sous 11 000 pts, alors que tous les autres restent en tendance haussière au-dessus de leur MM50 mensuelle. Le CAC40 GR est passé baissier en Weekly sous les 12900 pts (soit 4900 pts sur le CAC40 « classique »)

Mais attention, car sur des unités de temps plus courtes, notamment en Weekly, tout est dégradé, avec d’un côté un flux baissier persistant démontré par les dernières bougies baissières, et d’un autre, par la proximité de zones clés dont je rappelle les niveaux :

  • S&P500 : 2600 pts
  • Dow Jones : 24000 pts

La rupture de ces derniers en clôture mensuelle ne présagerait rien de bon pour le début de l’année 2019.

On notera la sousperformance des indices européens par rapport aux indices US.

Il semblerait alors plus judicieux si l’on cherche des stratégies de vente, de privilégier CAC40 et DAX … et si l’on cherche des stratégies d’achat, de privilégier SP500 et Dow Jones … et ce, tant que les niveaux précédemment cités ne sont pas reconquis (CAC40 et DAX) ou ne cèdent pas (SP500 et Dow Jones).

Enfin, dans le contexte de marché actuel toujours très tendu, entre deux eaux, avec des niveaux clés enfoncés pour certains, proche de l'être pour d'autres, en l'absence de réelle news qui permettrait de confirmer les signaux de l'analyse technique, l'Intraday en cette fin d'année semble être la stratégie la plus judicieuse pour éviter de tirer des conclusions trop hâtives et surtout … pour passer de bonnes fêtes de fin d'année 2018, sans avoir à prendre décision majeure sur ses portefeuilles.

© Interactivtrading - Xavier FENAUX

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